Découvrez la scène musicale girondine vue par les bibliothécaires musicaux !

2025, une année en musique : les coups de cœur des bibliothécaires musicaux

Les bibliothécaires musicaux des bibliothèques de Bordeaux Métropole vous présentent leurs coups de cœur de l’année 2025 !

41 albums publiés ou redécouverts en 2025 et sélectionnés par les bibliothécaires musicaux de la métropole bordelaise.  A vos écouteurs et bonnes découvertes !

Playlist à retrouver sur notre chaîne YouTube en cliquant ici !

Le détail de notre sélection :

« Millenium » / Suzane (3ème Bureau \ Wagram Music) (Electro Pop, France). Proposé par Rémi de la Ludo-médiathèque du POLCA (Taillan-Médoc) et la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Suzane nous offre ici son nouvel album, « Millénium », troisième après Toï Toï en 2020 et Caméo en 2022, tous au label troisième bureau, et lui ayant fait rafler déjà deux récompenses aux victoires de la musique pour la révélation scène et meilleure artiste féminine.

Elle braque nos attentions par sa pop, aux influences électro puissantes et entrainantes, à grands coups de textes ciselés, volontiers dénonciateurs et touchants, émouvants, au point de nous taper directement dans le cœur.

Elle nous embarque dans les réalités oppressives et violentes de la condition des femmes face au patriarcat avec « je t’accuse » et bien entendu, l’incontournable « Virile », qui fait exploser les cases réductrices des assignations de genre.

Aussi, sans se contenter de réduire son propos à la seule condition féminine, elle élargit avec brio son propos en incluant l’humanité dans la confrontation avec son propre reflet hypermoderne dans « humanoïdes », ou avec des titres comme « lendemain de fête », elle nous parle aussi de notre situation collective, sur une planète en souffrance dans une époque incertaine, mais dans laquelle on est invité à exister en joie et en conscience. Parler de toutes les chansons de ce magnifique opus serait un odieux divulgâchage, alors affirmons simplement que cet album se place dans les grands moments musicaux de l’année, d’un moment culturel si ce n’est unique, au moins grandiose, se laissant être saisi par les personnes se reconnaissant dans ses messages, et réunissant les conditions d’une pièce de culture déjà culte. A écouter d’urgence, à réécouter en boucle.

« Introducing Emilia Sisco »/ Emilia Sisco  (Timmion Records) (Néo Soul). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

La chanteuse nous ouvre les portes d’une soul vintage somptueusement réinventée. Elle signe dix titres originaux où sa voix se démultiplie en harmonies envoûtantes, tissant un univers à la fois profondément rétro et résolument moderne. Ce disque révèle une artiste en pleine ascension, capable de faire vibrer les amoureux de la soul d’hier comme d’aujourd’hui. Une révélation qui promet de marquer durablement la scène contemporaine.

« Paradise now » / Obongjayar  (Soundworks – Season of mist)  (Hip-hop hybride). Proposé par le centre musique de la bibliothèque de Bordeaux Mériadeck

Musicalement mélangé et enlevé, textuellement engagé et spirituel, le deuxième album d’Obongjayar artiste nigérian résidant londonien confirme son goût pour l’exploration musicale audacieuse. Alliant avec brio une variété de musiques venues du continent africain, dont l’afrobeat cher à son compatriote Fela Kuti, avec le jazz, le hip-hop, la soul, le funk, l’électro et la pop pour un rendu rythmique et d’une créativité folle !

« Los Palms » / Los Palms (Fuzz Club Records) (Garage Rock). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

Et si l’Australie, bien loin devant des pays jadis phares comme la Grande-Bretagne ou les USA, était devenu LE pays où l’on compose et joue le Rock le plus intéressant, le plus aventureux, mais aussi le plus sincère, le plus fidèle à l’esprit du genre, de la planète ? A l’exemple du groupe Los Palms, quintet originaire d’Adelaïde, qui vient de sortir son second album aussi réussi que l’était leur premier opus. Ce nouvel album fait suite à « Skeleton Ranch » (2022 ) et explore encore plus en profondeur ce que le groupe appelle le « desert jangle » — mais cette fois, la production est plus nette, l’ambiance plus dense, et l’ensemble donne l’impression d’avoir été baigné de soleil sous un ciel rouge orangé.

« Forever I’ve Been Being Born » / Jesse Sykes and The Sweet Hereafter ( USA, Americana ) Ideologic Organ. Proposé par Sébastien de la bibliothèque Capucins St-Michel (Bordeaux)

… et vous trouverez à lire sur les 14 années de silence, la silhouette qui évoque Karen Dalton ou Emmylou Harris, mais surtout vous vous perdrez dans la beauté hiératique de cet album, la majesté mélancolique de ses chansons.

« Dance, no one’s watching » / Ezra Collective (Partisan records) (AfroBeat). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Ce troisième album du collectif est un véritable appel à la danse et à la liberté. « Dance, No One’s Watching » mélange afrobeat, rythmes latins et cuivres déchaînés pour nous emporter dans un tourbillon d’énergie et d’optimisme. Avec ses rythmes jazzy et ses vibrations afrobeat, cet opus célèbre la puissance de la musique et de la danse pour créer des liens universels. Une invitation à vivre l’instant présent et à partager ensemble !

« B.I.C.H.E » / Biche (Ça va Sound) (France ; Pop). Proposé par Maxime (Bibliothèque de Bègles)

Le deuxième album de Biche emmené par Alexis Fugain, est une super trouvaille de 2025 qui emmène la « pop française » sur de nouveaux terrains hyper inventifs avec des arrangements savamment bricolés, mêlant acoustique, électrique et électronique qui peuvent évoquer une certaine pop britannique des années 90 (Je pense à SalakoBroadcastStereolab…).

Les textes, l’écriture, la voix et le chant assumés qui participent à une certaine idée de la chanson française (Ou plutôt de la création musicale française), et qui rejoignent celle d’une galaxie d’auteurs tels que Julien Gasc  Gaetan Nochalant ou Côme Ranjard, donnent aux 11 morceaux de B.I.C.H.E une teinte très singulière (et très réussie),  à la fois DIY intime, spontanée, pétillante, élégante, lettrée et sophistiquée. BRAVO BICHE !

« Divad » /Sarah Maison (Capitane Record) (Chanson / Raï). Proposé par Murielle de la bibliothèque Cauderan (Bordeaux)

Si l’envie d’être envouté vous prend, écoutez cette artiste à la voix flamboyante ! Mi Drama Queen, mi diva orientale, Sarah rend hommage aux chanteuses des sixties, telles que Françoise Hardy.

Sa pop singulière est un savant mélange de sons orientaux mais aussi de prods psyché ou plus contemporaines.

« Le tourbillon de mes chansons» / Serge Rezvani  (Jacques Canetti) (Chanson francophone). Proposé par Sylvette du service Image et Son de la médiathèque Jean Vautrin (Gradignan)

Un coffret : trois CD, trois merveilles ! ! Le premier disque est consacré aux interprètes historiques comme Jeanne Moreau, Sophie Daumier, Anna Karina (…). Le deuxième disque regorge de reprises d’artistes comme Léopoldine HH, Raphaël, Philippe Katerine (…) tandis que le troisième reprend des titres interprétés par Serge Rezvani lui-même. On y redécouvre le talent de Serge Rezvani, on écoute avec bonheur des ritournelles et des chansons dont on a pu oublier qu’il en était l’auteur comme « J’ai la mémoire qui flanche » « La Peau Léon », « Le tourbillon « Ma ligne de chance »(…) .  Un coffret à découvrir assurément !

« Danger » / The Lijadu Sisters (1976 – Réédition 2025) (Numero Group) (AfroBeat). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Elles sont deux soeurs jumelles (mais pas nées sous le signe des gémeaux), Yeye Taiwo and Kehinde Lijadu et ont formé avec The Lijadu Sisters, un groupe pionnier de l’afro-beat nigérian dans les années 70 à l’ombre discrète de leur incontournable cousin, l’immense Fela Kuti. Longtemps inconnu à l’étranger, le tandem se dévoile enfin à l’international grâce à la ressortie aussi bienvenue qu’inespérée de leur discographie complète réduite à cinq petits albums, mais quels albums! Bichonné par le multi-instrumentiste surdoué Biddy Wright, l’impeccable « Danger » (1976) offre un condensé de leur style accrocheur et disruptif croisant funk, disco, groove, psyché et voix aériennes. En six titres, dont le lacrymal et sublime « Life’s Gone Down Low » (samplé par le rappeur Nas qui « oubliera » comme beaucoup, de les créditer), les demoiselles Lijadu réalisent là un bijou dansant et planant que n’épuise aucune réécoute.

« Cartoons – le retour ! » / Le Sacre du Tympan (L’autre distribution, 2024) (Jazz). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Le Sacre du Tympan poursuit son voyage au cœur des musiques de l’image et s’attaque cette fois au royaume éclatant du dessin animé, du film d’animation et même des jeux vidéos. L’orchestre signe un concert jubilatoire, taillé pour émerveiller enfants comme adultes, en traversant un demi-siècle de bandes-son mythiques : imaginez Tex Avery dialoguant avec Piccolo Saxo, Scooby-Doo poursuivant l’Araignée pendant que l’Ane Trotro croise Bob l’Éponge, ou encore Super Mario Bros percutant de plein fouet La Reine des Neiges… Avec sa version « Cartoons », Le Sacre du Tympan offre un spectacle fantasque, décalé, et absolument immanquable !

« Bulle et Bob et le trésor » / Nathalie Tual, Gilles Belouin, Ilya Green (Didier Jeunesse) (Musique pour les enfants). Proposé par La Bibliothèque des enfants de Mériadeck.

Bulle et Bob sont chez mamie Miette. Ils préparent une chasse au trésor pour l’arrivée de leurs cousins. Quel plaisir de retrouver de nouvelles aventures de Bulle et Bob ! Ce conte musical est joyeux et espiègle grâce aux chansons de Nathalie Tual et aux illustrations d’Ilya Green. Cet album met aussi à l’honneur le cymbalum, un instrument à cordes frappées, avec des arrangements composés par Gilles Belouin. En avant pour l’aventure !

« Weirdo » / Emma-Jean Thackray (Brownswood Recordings). (Angleterre) (Nu Soul / Jazz). Proposé par le centre musique de la Bibliothèque de Bordeaux Mériadeck.

Emma-Jean Thackray signe avec « Weirdo » un second album riche et éclectique. Né en réaction à un deuil personnel, l’album traite de dépression et de santé mentale et déroule 19 pistes métissant les diverses influences de l’autrice : elle sort de son domaine de prédilection qu’est le jazz et y mélange ses autres influences funk, soul et grunge. Il serait alors facile de tomber dans un patchwork de morceaux, mais c’est là où le talent de compositrice d’E.-J. Thackray se révèle, tant l’ensemble est cohérent et la direction musicale claire. L’album est également une performance technique puisque à l’exception de certains morceaux, la compositrice y joue tous les instruments sur toutes les compositions et s’est occupée de l’enregistrement et du mixage. Ce dernier point est l’écueil majeur de l’album, puisqu’une oreille affûtée souffrira à chaque coup d’une caisse claire à laquelle on a retiré toute la substance sonore. Un choix étrange qui n’est pas isolé dans l’histoire des musiciens polymathes mais qui n’empêchera pas pour autant d’apprécier l’album dans son ensemble, des lignes de basse très groovy aux arrangements de voix particulièrement réussis. Morceau préféré : « Stay » ou « Remedy » selon l’humeur.

« Electric war » / Little Barrie (Universal Music) (UK – Garage Rock). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Passé par des formations aussi mythiques que Primal Scream, collaborateur courtisé aussi bien par l’un des frères Gallagher, Paul Weller ou Morrissey, le guitariste londonien Barrie Cadogan, quand il ne compose pas la BO d’une série culte (« Better Call Saul »), dirige le groupe Little Barrie depuis deux décennies. Produit par l’un des Black Keys, « Electric War », cinquième album du combo brûle d’une incandescence nerveuse le long de 8 petits morceaux classieux, véritables décharges soniques de garage psyché et de kraut planant qui frisent la perfection.

« The Road with you » / Mathias Duplessy & Les Violons du monde. (Socadisc) (Folk – World). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Avec « The Road With You », Mathias Duplessy reprend la route avec ses Violons du monde pour une nouvelle odyssée sans frontières. Entouré de virtuoses venus d’Inde, de Tunisie, de Chine, de Mongolie et de Scandinavie, il compose un véritable road movie musical où pop, jazz, minimalisme et traditions ancestrales s’entremêlent. Fraternel, vibrant et d’une énergie folle, cet album nous emporte dans un voyage où les cultures se répondent et où la musique devient un territoire partagé.

« Sam Sauvage » / Sam Sauvage (Wagram Music) (Chandon). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Sam Sauvage capte l’oreille dès les premières secondes : éclats new wave, pop eighties, échos lointains de Bashung ou de Stromae… puis l’évidence tombe : il ne ressemble qu’à lui. Sa voix grave, ses textes, son énergie brute révèlent une identité singulière. Entre autodérision et nostalgie dansante, il s’impose comme un poète décalé dont la justesse d’interprétation frappe droit au cœur. Repéré sur les réseaux, il avance avec une sincérité rare — et un avenir qui s’annonce lumineux.

« Punk à Chats » / Captain Parade (Musique pour les enfants – Rock) (Décalco music). Proposé par Rémi de la Ludo-médiathèque du POLCA (Taillan-Médoc)

Ce troisième album de la formation “Captain Parade”, composée de Laurent Paradot, Julien Birot et Mathieu Guérineau, a pour unique objectif de ravir les tympans des petits et des grands à grands coups de riffs (griffes?) acérés, de mots lancées (miaulements?), et de gros (crocs?) ronronnements (??) punk-rock à souhait ! A écouter dès l’enfance, pour profiter d’une expérience la plus punkenfant en hurlant, souvent de rire, et en chantant en coeur “MIAOU MIAOU MIAOU”. De quoi découvrir ou redécouvrir le punk, et les chats, et les chats punks ou les punks à chats. De la vraie herbe à chat pour les oreilles.

« Pleasure » / Young Gun Silver Fox (Blue Elan Records) (Nu Soul). Proposé par Romain de la bibliothèque Flora Tristan (Bordeaux)

Retour du duo formé d’Andy Platts (chant) et Shawn Lee (multi-instrumentiste), avec un cinquième album qui nous propose une musique soul-funk ensoleillée, venue tout droit de Californie. Let’s groove baby !

« Paris Amour » / Keren Ann (Bring Back Music) (chanson française). Proposé par le centre musique de la bibliothèque de Bordeaux Mériadeck

Paris Amour ne fait pas dans l’esbrouffe. Nulle réinvention pour Keren Ann mais un ciselage artistique, bien plus pertinent. Apaisé et humain, parfois mélancolique, Paris Amour est un disque qui reste.

« Got a story to tell » / Thee Sacred Souls (Daptone Records) (Soul). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Cet album affirme la maîtrise impressionnante de ce jeune groupe originaire de San Diego, dont la trajectoire ne cesse de gagner en ampleur. Sur « Got A Story To Tell », on entend tourbillonner l’héritage de plusieurs décennies de soul — et bien plus encore : un son intemporel, authentique, vibrant. L’album est traversé de cordes et de guitares claquantes, d’un piano fougueux, de congas et de cuivres éclatants : un disque riche, palpitant, qui s’écoute sans fin.

« 2 » / Foxwarren (Anti) (Folk/pop). Proposé par Julien du service Image et Son de la médiathèque Jean Vautrin (Gradignan)

Le groupe d’amis musiciens regroupés autour d’Andy Shauf revient pour une deuxième fournée. Délaissant l’enregistrement classique en studio, chacun a travaillé chez soi, envoyant des sons, des mélodies, le tout regroupé façon puzzle par Andy Shauf. Le résultat est un album étonnant aussi facile d’accès qu’avant-garde par sa conception.

« Grandir» / Marguerite (Sony Music) (Chanson francophone). Proposé par Sylvette du service Image et Son de la médiathèque Jean Vautrin (Gradignan)

6 titres 6 bribes de vie ! Marguerite se livre, évoque son parcours de vie de femme et d’artiste et dévoile ses maux, ses failles et avec brio ! 6 épisodes de vie dépeints avec une belle qualité d’écriture et une musique, des refrains qui nous restent longtemps en tête. Une artiste à suivre.

« Chromakopia » / Tyler The Creator (Columbia) (Rap US). Proposé par Julien du service Image et Son de la médiathèque Jean Vautrin (Gradignan)

L’électron libre du rap américain revient avec un huitième toujours aussi personnel et rempli de références. Passant avec aisance du rock à la soul en passant par la musique africaine ou les brass bands, le californien ne se laisse jamais déborder et dose chaque ingrédient avec la justesse d’un chef étoilé.

« Last Laugh » / Loose Lips (Dig! Records) (Power Pop). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

Formé à Melbourne, en Australie, Loose Lips était déjà composé de musiciens chevronnés de la scène punk et garage. Josh Hardy avait fait ses armes au sein de The Chats et The Unknowns, Ethan Stahl venait de Chubby and the Gang, The Prize et Street Sweeper, tandis que Nadine Muller avait également joué dans The Prize. Le trio s’est rapidement formé, a sorti un 45 tours quatre titres sur FOLC Records l’année dernière, préparant ainsi le terrain pour son premier album. « Last Laugh » est ce premier album : une œuvre indépendante qui développe leur EP tout en y intégrant leur passion commune pour la pop des années 60 et l’énergie brute du punk. Dix titres en vingt-cinq minutes, l’album est un hommage vibrant et affectueux au rock ‘n’ roll. Brut, joyeux et sans prétention, il capture l’esprit indépendant de trois amis qui transforment leurs influences communes en une musique actuelle et vivante.

« Atacama » / Clelya Abraham (Aztec Musique) (Jazz). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Avec son jeu subtil au piano, son sens du rythme,  son écriture inspirée et sa voix,  Clélya Abraham est l’une des artistes les plus prometteuses de la scène jazz actuelle. Atacama, son second album, souffle comme un vent venu du désert éponyme : on y croise des constellations, les terres de sa lignée, et des histoires musicales nourries d’Afrique, de jazz, de samba, de gwoka, de maloya, de séga et de nu soul. Clélya y sculpte un jazz ouvert, virtuose, vibrant d’inventivité. Elle signe une œuvre généreuse, lumineuse, porteuse d’un message profondément positif.

« Watt » / Bertrand Belin (Cinq 7 – Wagram Music) (Chanson). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

Voilà maintenant plus de 20 ans que Bertrand Belin promène sa dégaine de poète dandy dans le paysage de la chanson française racée. On ne fera pas de mystère, « Watt » est un très bon album de Bertrand Belin. Plus encore que dans « Tambour Vision », qui pour le coup nous semblait nécessaire pour accoucher de celui-ci, il réussit à affiner son travail d’association de cordes plutôt classiques avec des rythmiques plus électroniques et à obtenir un résultat organique et sophistiqué et dont le titre « Watt » nous semble la parfaite illustration – mention spéciale à la participation vocale de l’ami Rodolphe Burger qui ajoute à la densité du morceau. Si le disque s’autorise des incursions en territoire jazz avec « Tel qu’en moi-même », en pure chanson française avec « Certains jours » ou en trip hop avec « Rembobine », il brille par une cohérence qui tient surtout à son ambition tant musicale que littéraire : capter ce qui se joue entre l’intime, le collectif et l’environnement, au sens le plus large du terme. La proximité consciente ou inconsciente avec l’œuvre d’Alain Bashung notamment la diction, les intonations et le choix des mots finissent parfois par masqué le vrai visage de Bertrand Belin derrière celui de son mentor. (https://www.goutemesdisques.com/)

« El hourriya » / Djazia Satour et Pierre-Luc Jamain (Baco) (Musique du monde). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

« El Hourriya », né de la rencontre entre Djazia Satour et le pianiste Pierre-Luc Jamain, appartient à cette catégorie lumineuse d’album qui ouvre des paysages d’une rare puissance créative. La chanteuse, d’origine algérienne et infatigable voyageuse des sons, s’y révèle pleinement. Ici, rien de superflu : une voix, un piano, un bendir, et voilà un univers entier qui se déploie. Celui d’une artiste qui a traversé la pop, flirté avec le trip-hop, plongé dans les profondeurs gnawa, avant de se libérer de toutes attaches pour inventer un langage qui mêle traditions ancestrales et modernité vibrante. La fusion, ici, retrouve son véritable sens : celui d’un art en renouvellement constant, où les cultures dialoguent, se croisent et se réinventent.

« Very Human Features » / The Bug Club (Sub Pop) (Alternative rock). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

La formation galloise The Bug Club est de retour pour son rendez-vous annuel avec le marché des artisans de rock garage, et propose un nouveau disque de qualité. Le quatrième album, « Very Human Features », arrive tout juste un an après le premier album du groupe paru chez Sub Pop, « On the Intricate Inner Workings of the System » (2024). Ce disque a permis au groupe de poursuivre son histoire d’amour avec BBC Radio 6, d’en commencer une nouvelle avec KEXP grâce à une session avec eux, et d’apparaître dans les pages du NME. Ce disque donne au groupe une excuse pour continuer sa tournée sans fin et nourrir ses fans en délire et impatients grâce à l’incessante série de sorties du groupe, d’un nouveau lot de Bug Club Tunes typiquement enjoués, chargés de riffs et intelligents. Lors d’un voyage en Amérique, ils ont attiré l’attention de Sub Pop et du public américain. Le partenariat s’est avéré fructueux, et avec Sup Pop ils se sont attaqués à « Very Human Features ». Un tourbillon de rock’n’roll littéraire, autoréférentiel et plein d’humour, le nouvel album voit le groupe surfer sur sa vague de popularité comme s’il s’agissait d’un rapide tour de patins à roulettes sur le parking du Aldi de Caldicot. On leur souhaite que cela continue ! (https://modulor-records.com/)

« All born screaming » / St. Vincent (Total Pleasure Records) (Art Rock). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Récompensée de trois Grammy, l’icône St Vincent dévoile son septième album studio : « All Born Screaming ». Pour ce 7 ème opus, elle s’entoure notamment de la chanteuse compositrice Cate Le Bon, du producteur Justin Meldal-Johnsen, ainsi que d’une flopée de batteurs prestigieux : Josh Freese (Devo, Vandals), Stella Mozgawa (Warpaint) et, Dave Grohl qu’on ne présente plus. Artiste prévisiblement imprévisible «  All born screaming » est l’un de ses albums les plus aboutis.

« Grand hôtel» / Da Silva (Bayard) (Chanson francophone). Proposé par Sylvette du service Image et Son de la médiathèque Jean Vautrin (Gradignan)

Il y a des chanteurs comme Da Silva qui nous accompagne depuis des années, des compagnons de vie de qualité dont on ne comprend pas pourquoi il ne sont pas plus reconnus et mis en avant. Auteur de beaux succès et de titres magnifiques Da Silva n’est pas un artiste médiatique et pourtant il n’a pas quitté la scène musicale et depuis 20 ans il enchante régulièrement nos oreilles en nous offrant des albums magnifiques. « Grand hôtel » son dixième album est un nouveau bijou et ponctue une fois encore le beau parcours de Da Silva.

« Fascinating Rhythm(s) (The Music Of George Gershwin) » / The Amazing Keystone Big Band (Jazz). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Véritable hommage vibrant à George et Ira Gershwin, Fascinating Rhythm(s) propose douze titres réarrangés avec finesse par Bastien Ballaz et Jon Boutellier. L’album explore un large spectre sonore : du swing incandescent aux couleurs avant-gardistes, du blues chaleureux aux accents brésiliens des années 70. Porté par un big band de dix-sept musiciens et cinq jeunes voix flamboyantes — Neima Naouri, Benny Benack III, Fleur Worku, Pablo Campos et Charlotte Wassy — il met en lumière toute l’énergie et la modernité de la scène jazz actuelle. Une véritable pépite.

« Parralel » / All Seeing Dolls (A Records) (Psych-Folk). Proposé par Sébastien de la bibliothèque Capucins St-Michel (Bordeaux)

Rencontre créatrice – à distance, confinement oblige – entre l’écossaise Dot Allison (voix de sirène) et Anton Newcombe, lider maximo du Brian Jonestown Massacre. Pochette ésotérique digne du meilleur folk-horror pour un album tout en abstraction shoegaze baroque et brumeuse.

« From the pyre » / The Last Dinner Party (Universal Music). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Composé d’Abigail Morris, Georgia Davies, Lizzie Mayland, Aurora Nishevci et Emily Roberts, The Last Dinner Party est le nouveau groupe anglais à suivre. Savant mélange de glam rock et de pop baroque, on pense facilement à Queen et surtout à Kate Bush. Mêlant références mystiques, une esthétique raffinée et des textes empruntés à l’univers des romans gothiques du XIXᵉ, elles redéfinissent l’alt-pop britannique avec une proposition musicale et une esthétique singulière. Après avoir fait sensation avec leur premier album « Prelude to ecstasy », « From The Pyre » transforme des expériences intimes en récits mythiques, mêlant destruction et passion dans une imagerie envoûtante. Enregistré en 2025 à Londres, cet album brut et vibrant marque l’ascension irrésistible du groupe. Une énergie sombre et une alchimie unique vous invitent à plonger dans leur univers captivant.

« Wonder women » / Christina Pluhar (Parlophone Music) (Musique baroque). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Avec Wonder Woman, Christina Pluhar et son ensemble L’Arpeggiata signent un album incandescent, entièrement consacré aux femmes — celles qui ont écrit, rêvé, chanté, défié ou enchanté le XVIIᵉ siècle, mais aussi celles qui peuplent les traditions populaires d’Italie et d’Amérique latine. Compositrices oubliées comme Barbara Strozzi ou Francesca Caccini … : toutes trouvent ici une voix, un espace, une lumière.

« Letters To Ordinary Outsiders » / Comet Gain (Tapete Records) (Alternative rock). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

Formé à Londres en 1992 par le chanteur et compositeur David Christian, Comet Gain puisait son inspiration dans les débuts de Creation Records, Television Personalities et la culture mod, partageant les mêmes idéaux que Dexys, The Style Council et Vic Godard, et s’inscrivant dans la lignée de groupes comme The Velvet Underground, The Byrds et The 13th Floor Elevators. Au cours des années suivantes, le groupe a sorti huit albums sur des labels prestigieux tels que Wiiija, Kill Rock Stars, What’s Your Rupture et Fortuna POP!, mêlant New Wave française et réalisme social anglais, Riot Grrrl et punk psychédélique, et C86, Post-Punk et Northern Soul. Comet Gain a su traverser les époques et inspirer une nouvelle génération de musiciens indépendants  (https://www.tapeterecords.de/)

« Phonetics on and on » / Horsegirl (Matador / Beggars) (Alternative rock). Proposé par la médiathèque Jean Degoul (Eysines)

Après un remarquable premier album ‘Versions of Modern Performance’ en 2022, le trio de Chicago Horsegirl fait son retour avec « Phonetics On and On ». Enregistré au studio de Wilco, ‘the Loft’, à Chicago et produit par Cate Le Bon, le nouvel album de Nora Cheng, Penelope Lowenstein et Gigi Reece voit le groupe prendre confiance, transcender ses influences shoegaze et indie rock et trouver son propre territoire sonore. ‘Phonetics On and On’ est un opus intime et honnête, pleins de nuances et immédiatement familier.

« I Can’t Let Go » / Evie Sands (Compilation) (Ace) (Blue Eyed Soul). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

Evie Sands est une chanteuse, compositrice et musicienne américaine. Au milieu des années 1960, alors qu’elle était encore adolescente, elle commence sa carrière et ne connait finalement le succès dans les charts qu’en 1969 avec le titre « Take me for a little while ». « I Can’t Let Go » est la toute première compilation d’Evie Sands avec l’intégralité de ses très rares 45 tours de 1963 à 1970. A classer aux côté des productions de Shadow Morton ou Phil Spector ! Un Must !

« Looking From The Outside » / The Unknowns (Bargain Bin Records – Drunken Sailor Records) (Power pop – Rock Garage). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

The Unknowns ont déferlé sur la scène punk de Brisbane avec une énergie brute et un talent indéniable pour l’écriture de chansons sans fioritures. Ayant grandi au sein d’une scène imprégnée de ténacité, d’humour et d’esprit DIY, ils ont puisé leur inspiration dans tout ce qui fait vibrer le punk australien. Au fil de quelques albums, dont le plus notable est « East Coast Low » (2023), ils se sont forgé une base de fans fidèles tout en traçant leur propre voie dans le punk moderne. Leur troisième album, « Looking From The Outside », est leur plus abouti à ce jour. C’est une déferlante de morceaux rapides et accrocheurs qui mêlent mélodie et agressivité sans jamais faiblir. Structuré comme un set endiablé en club, l’album vous entraîne d’un accord à l’autre, sans vous laisser le temps de reprendre votre souffle. (https://thefirenote.com/)

« Pale Lights » / Pale Lights (Kleine Untergrund Schallplatten – Jigsaw Records) (Jangle Pop). Proposé par Nicolas de la bibliothèque de Bordeaux

Le groupe indie pop brooklynois The Pale Lights possède un parcours impressionnant. Leur chanteur et compositeur, Phil Sutton, a joué de la batterie avec Comet Gain à leurs débuts, avant de rejoindre Velocette avec la plupart des membres du groupe, puis de fonder Kicker , qui a sorti d’excellents disques pour la Track & Field Organisation au début des années 2000. Plus récemment, il a fait partie du groupe Soft City et a joué de la batterie sur l’album éponyme de Cinema Red and Blue , sorti en 2010. Au sein de The Pale Lights, il est accompagné à la guitare par Andy Adler , également membre de Cinema Red and Blue et bassiste de Crystal Stilts , et à la batterie par Lisa Goldstein de Knight School . Le groupe est complété par la bassiste Maria Pace et joue une indie pop classique, influencée par des groupes comme Lloyd Cole and the Commotions et The Bluebells . Leur premier EP a été enregistré par Gary Olson de Ladybug Transistor dans son studio de Marlborough Farms et a bénéficié de la participation de la claviériste Brooke Watkins sur une série de morceaux pop doux et mélodiques. Leur 3ème album à ce jour est une merveille de jangle pop comme les deux premiers opus ! (AllMusic)

« Melodies of Atonement » / Leprous (Insideout) (Métal progressif). Proposé par Julien du service Image et Son de la médiathèque Jean Vautrin (Gradignan)

Ne s’installant jamais dans le confort de ses précédents albums, le groupe norvégien continue à tracer son sillon. Les solos se font discret, les compositions privilégiant les ambiances et les ruptures de ton, parfois surprenantes, pour emmener son auditeur dans un voyage musicale. Une chose ne change pas, l’incroyable registre vocal d’Einar Solberg, toujours vecteur d’émotions.

« Deadbeat » / Tame Impala (Columbia Records, Sony Music) (Tech House). Proposé par Mathieu de la bibliothèque Flora Tristan (Bordeaux)

Cinq ans après « The Long Rush », l’incontournable Tame Impala revient avec « Deadbeat » et nous propose de nouvelles couleurs électroniques tout en conservant sa signature psyché. Un album personnel produit entièrement par Kevin Parker, qui invite à la contemplation et l’immersion. Idéal pour s’évader dans des paysages sonores riches et subtils.

 Webradio : Fip Cultes. Proposé par Romain de la bibliothèque Flora Tristan (Bordeaux)

La mythique radio FIP lance une nouvelle webradio, la bien-nommée : FIP Cultes ! Au programme, des grands classiques de la chanson, de tous les styles et de tous les horizons. Idéal pour ambiancer vos fêtes de fin d’année.