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La Gazette du Festival 33 TOUR #5 : Rencontre avec Jean-Paul Gauffre, journaliste

Petit entretien entre Romain, bibliothécaire à la bibliothèque de Blanquefort, et le journaliste Jean-Pierre Gauffre en prélude à la conférence musicale sur les chants de révolte qu’il dispensera le samedi 21 juin à 11h en compagnie des élèves de l’Ecole de musique et de danse de Blanquefort.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ? 

« Après un parcours de journaliste parisien, essentiellement en radio, je me suis installé en Gironde en 1996, créant l’année suivante avec mon épouse Le Journal du Médoc, hebdomadaire local. Chroniqueur sur France Bleu Gironde et France Info, j’ai ensuite basculé dans un autre type d’écriture, ouvrages humoristiques, pièces de théâtre, romans. Je me consacre aujourd’hui pleinement à mon activité de conférencier. »

Des éléments en particulier vous ont-ils emmené à vous intéresser aux chants révolutionnaires du XX eme siècle ? 

« L’histoire du XXe siècle est marquée par des conflits de toute sorte, guerres mondiales bien sûr, luttes de libération, mouvements de contestation divers… Il est aisé de constater que tous ces événements ont été accompagnés de chants qui ont servi à exprimer ces révoltes et à fédérer celles et ceux qui les ont conduites. »

Comment ces chants résonnent-ils dans notre actualité ?

« Partis d’un événement précis, ces chants sont devenus, au fil du temps, par leur force et leur simplicité, des symboles universels de lutte et de résistance. « Le déserteur », de Boris Vian, comme « La chanson de Craonne », sont les archétypes du chant antimilitariste et pacifiste. « Le chant des Partisans » et « Bella Ciao » accompagnent toutes les résistances nationales. « Here’s to you » symbolise la lutte contre toutes les injustices. « Debout les Femmes » incarne tous les combats féministes, quel que soit le pays, quelle que soit l’époque. On peut donc dire qu’ils sont tous éternellement d’actualité. »

Pouvez-vous partager une anecdote ou une histoire marquante liée à un de ces chants ? 

« Plusieurs de ces chants résonnent chez moi d’une manière particulière et personnelle. Le No Pasaran ! des Républicains espagnols me renvoie directement à mes origines maternelles. « La chanson de Craonne » me rappelle mes visites des champs de bataille de la Grande Guerre, qui se faisaient en famille et m’impressionnaient beaucoup quand j’étais enfant. « El pueblo unido jamas sera vencido » correspond à mes années lycée, durant lesquelles la dénonciation du régime dictatorial de Pinochet au Chili était un lien fédérateur de notre génération. Quant à « Utile », je l’ai choisi par admiration pour Julien Clerc, génial mélodiste, et Étienne Roda-Gil, génial parolier. »

Pour clôturer ce petit entretien, quels titres pourriez-vous partager avec nos lecteurs autour de ce sujet ?

« Utile » (Julien Clerc – Etienne Roda-Gil)

« La chanson de Craonne » (anonyme)

« Here’s to you » (Morricone-Baez)

« Le déserteur » (Boris Vian)

« Debout les femmes » (anonyme – Fouque-Wittig)

« El pueblo unido jamas sera vencido » (Quilapayun)