Rencontre avec Mary Bach en prélude au concert qu’elle donnera à la médiathèque Gérard Castagnéra de Talence le vendredi 30 juin à 18h15 dans le cadre du festival 33 TOUR.
Mary Bach, vous êtes une jeune autrice-compositrice-interprète de talent. Vous avez été finaliste du Prix Georges Moustaki 2023.
Comment êtes-vous venue à la musique ? Avez-vous baigné dans le grand bain musical par vos parents comme c’est souvent le cas ?
Je viens d’une famille d’artistes et j’évolue dans ce milieu depuis très jeune. Ma mère est comédienne et mon père est musicien. Quand j’étais enfant, ils faisaient ensemble des spectacles de poésie mise en musique et finalement est-ce que ce ne serait pas les prémisses d’une chanson ? J’ai ainsi découvert cette connexion d’une harmonie évidente entre un texte et la musique l’accompagne, leur impact est alors décuplé et nous parvient instantanément.
J’aime cette fulgurance émotionnelle qui est propre à cette forme artistique qu’est la Chanson.
Vos influences sont éclectiques, de Barbara à Damien Saez, en passant par Boris Vian, Agnès Jaoui ou encore Xavier Dolan… Qualifieriez-vous votre musique de chanson teintée de pop ?
Je pense que la Pop est un terme générique qui tente de caractériser la musique qui est accessible et écoutée par le plus grand nombre, dans ce cas oui je pense que ma musique est facile d’accès mais c’est finalement très vague car ce que l’on appelle Pop peut évoluer en fonction des époques, aujourd’hui c’est par exemple la musique urbaine qui est la plus écoutée en France mais hier c’était la variété ou le rock.
Généralement je préfère dire que je fais de la Chanson pour ne pas avoir à m’associer à un genre en particulier car finalement ce qui relie mes compositions c’est surtout ma voix et mes textes qui s’y posent. Peu importe qu’elle soit rock, folk, électro, urbain, j’aimerais pouvoir réinventer ma musique sur chaque projet et ne pas aller là où l’on m’attend, chercher ce que je n’ai pas encore fait, ce que j’aimerais faire et m’étonner moi-même en créant quelque chose que je ne pensais pas pouvoir faire. Tout en gardant une exigence textuel car le sens des mots que j’emploie et leur impact sont au coeur de mon projet.
La valorisation de votre musique semble compter beaucoup pour vous. Vous signez d’ailleurs la direction artistique et le scénario de chacun de ses clips y imprimant un univers visuel original et personnel. Avec la scène, le clip est-il un élément important pour vous faire connaître ?
Les clips sont un espace de liberté et un moyen de créer autour d’un projet une identité visuelle forte, de donner du corps à la musique pour qu’elle parvienne au public avec cette deuxième dimension qui m’est chère. J’aime trouver l’univers le plus juste pour illustrer en image l’histoire que j’ai eu envie de transmettre en chanson.
Je suis également une grande cinéphile, et les clips sont un moyen pour moi d’exprimer l’imaginaire et les inspirations qui façonnent ces chansons, car pour la plupart d’entre elles, il y a une préexistence visuelle à leur écriture, je suis par exemple souvent inspirée par des films, des photos, des peintures lorsque j’écris, c’est donc une continuité naturelle d’emmener cette vision jusqu’au bout au moment de la création du clip. Et les tournages sont des aventures humaines et collectives là où la création musicale est souvent quelque chose de solitaire. J’aime voir se réunir toutes ces personnes et corps de métiers autour d’un seul et même objectif, un projet pour lequel chacun va donner tout ce qu’il peut sur quelques jours pour faire le plus beau film possible.
Comment voyez-vous la scène musicale locale ?
Il y a une grande diversité, qualité et liberté artistique. J’ai l’impression que la scène locale peut se permettre de casser les codes établies par l’industrie car elle a moins besoin de rentrer dans une case pour pouvoir exister. De part son indépendance, elle parvient à faire exister des projets hybrides et alternatifs, là où les maisons de disques dans un soucis de rentabilité immédiate auraient plus de mal à signer des projets hors cadre et divergents.
Cela représente-t-il quelque chose de particulier de jouer dans une bibliothèque dans le cadre d’un festival qui met la musique à l’honneur la musique dans les bibliothèques ?
Je trouve que ce genre de lieu est vraiment propice à l’écoute et à la découverte. Et en ce qui concerne mon projet, je sais que les textes sauront être écoutés avec une oreille attentive car les publics qui s’y retrouvent viennent avec une curiosité particulière pour la nouvelle scène.
Quels sont les 10 titres de la bande-son de votre vie ?
J’ai mis un peu plus de chansons mais c’était difficile de faire un choix, j’écoute beaucoup de chose différentes alors j’ai essayé de faire un condensé.
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Titre 1 : Saez / Notre dame Mélancolie, tiré de l’album : « Le Manifeste »
Titre 2 : Muse / Guiding Light, tiré de l’album : « The Resistance »
Titre 3 : Benjamin Biolay / Ton Héritage, tiré de l’album : « La superbe »
Titre 4 : Jacques Brel / La Chanson des vieux amants, tiré de l’album : « Infiniment »
Titre 5 : AaRON / Le Tunnel d’or, tiré de l’album : « Artificial Animals Riding on Neverland »
Titre 6 : Jeff Buckley / Dream Brother / tiré de l’album : « Grace »
Titre 7 : Nirvana / Heart-Shaped Box / tiré de l’album : « In Utero »
Titre 8 : Ben Harper / Alone / « Burn to Shine »
Titre 9 : The Strokes / The Adults are Talking / tiré de l’album : « The New Abnormal »
Titre 10 : Frank Sinatra / It was a very good Year, tiré de l’album : « X »
Titre 11 : Barbara / La Solitude, tiré de l’album « Barbara N°2 »
Titre 12 : Boris Vian / Le Désesteur, tiré de l’album : « Chansons « Possibles » Et « Impossibles » »
Titre 13 : The Do / Dust it Off, tiré de l’album « Both Ways Open Jaws »
Titre 14 : Hilight Tribe / Area 51, tiré de l’album : « Trancelucid »
Titre 15 : Tim Dup / Une peu de mélancolie heureuse, tiré de l’album : « Mélancolie Heureuse »
Titre 16 : Tamino / Habibi, tiré de l’album : « Amir »
Titre 17 : Starmania / SOS d’un terrien en détresse, tiré de l’album « Starmania »
Titre 18 : Naâman et Nemir / Those rays, tiré de l’album : « Rays of Resistance »
Titre 19 : Tracy Chapman / Talkin’ about Revolution, tiré de l’album « Tracy Chapman »
Titre 20 : Amy Winehouse / Back to Black, tiré de l’album : « Back to Black »
