Découvrez la scène musicale girondine vue par les bibliothécaires musicaux !

La Gazette du Festival 33 TOUR – épisode #15 : rencontre avec Innvivo (Rap/Chanson/Electro) et Auriane Dugenest (de la Médiathèque de Mérignac)

Rencontre avec Hugo et Clément du groupe INNIVO (Rap / Chanson / Electro) et Auriane Dugenest (de la Médiathèque de Mérignac) afin d’en savoir un peu plus sur le concert qui sera donné le samedi 25 juin à 15h30 à la Médiathèque Michel Sainte-Marie à Mérignac en partenariat avec le Krakatoa.

Hugo, votre « bio » dit de vous : « Porté par une section ronde et précise, des guitares tour à tour nerveuses et cristallines ainsi qu’un chant cadencé par des mots justes et percutants, Innvivo adresse sur scène une invitation constante à bouger et à penser au sein du vivant ».

Pour être sincère, cette bio date un peu et même si notre volonté est toujours d’adresser une invitation constante à bouger et à penser au sein du vivant voici une présentation plus fidèles à qui nous sommes aujourd’hui : « Un trio atypique issu de la Nouvelle Aquitaine qui chaloupe entre rap, chanson francophone et musique électro. Une musique immersive, haute en couleurs et chargée d’onirisme. »

Cela résume-t-il bien le sentiment que tu portes sur votre musique ?

Lorsqu’on se plonge dans votre musique on est vraiment embarqué dans le flow des paroles et de la musique – très chaleureuse et qui emporte tout.

Comment travaillez-vous ? Musique et paroles sont-elles travaillées simultanément ?

Tout d’abord, merci pour ce commentaire.

Effectivement musique et paroles sont souvent travaillées simultanément. Si notre manière de composer implique que le texte soit figé, ma manière d’écrire nécessite une intention rythmique, mélodique, émotive ou les trois en même temps. Parfois, Clément et moi nous proposons des instrus sans idées des mots qui seront posés dessus mais avec un sentiment, une image. Cela permet d’indiquer une punch line qui fera naître le texte, l’instru s’adaptera alors à ce dernier. Au fil des répètes et des concerts il arrive que des modifications s’opèrent.

Comment se sont déroulés ces longs mois privés de concerts pour cause de pandémie ?

Cela a été une période étrange, troublante. Mais nous en avons profité pour mettre à jour nos envies artistiques, écrire et enregistrer de nouveaux morceaux qui seront illustrés par notre troisième homme, Thomas. Ces titres sortiront à partir de l’automne prochain.

Durant cette période, Nous avons également eu l’occasion de participer à des actions de médiation culturelle portées sur l’écriture, la composition, l’interprétation et l’utilisation de logiciels de musique assistée par ordinateur. Cela nous a permis de préserver un lien social et de rencontrer des personnes que nous n’aurions peut être pas connus sur nos concerts. Cependant, nous sommes très contents que la situation s’améliore et que les programmations puissent fonctionner à nouveau.

Vous allez jouer à la bibliothèque de Mérignac dans le cadre du festival 33 TOUR et en partenariat avec le KRAKATOA. Un festival qui met la musique à l’honneur dans les médiathèques. Cela représente-t-il quelque chose de particulier pour toi de jouer dans un lieu comme celui-ci ?

Nous sommes ravis de pouvoir participer au festival 33 Tour et nous remercions chaleureusement le Krakatoa pour la place qu’il nous fait cette année. Nous constatons avec plaisir que les médiathèques évoluent encore aujourd’hui. D’un espace de lecture elles tendent à devenir un troisième voir un quatrième lieu devenant ainsi des espaces de rencontres et de partage qui rendent la Culture accessibles à toutes et à tous. Nous vouons un profond respect à ces initiatives qui renforcent le lien social et c’est pourquoi nous sommes très touchés de pouvoir y participer. L’idée d’être écouté dans ce cadre nous procure beaucoup de joie et on espère que ce bonheur sera partagé avec les personnes présentes.

Afin de mieux vous connaitre, pourriez-vous nous faire partager 10 titres piochés sur YouTube d’artistes qui font partie de votre panthéon musical (liens Youtube uniquement avec si possible une petite phrase d’accompagnement) ?

La sélection d’Hugo :

Mac Miller: NPR Music Tiny Desk Concert : Mon concert de chevet je le regarde au moins une fois par an et je le trouve toujours aussi touchant.

Gaël Faye (ft. Flavia Coelho) – « Balade brésilienne » : Le morceau qui m’a fait découvrir Gaël Faye qui est devenu à mes yeux un des plus grands artistes actuels

IAM – « Demain, c’est loin » : Ma première grosse claque en rap

Björk : « Jóga »: Pour l’émotion et le travail d’arrangement rigoureux

Oxmo Puccino – « L’enfant seul » : A mes yeux, une des plus belles plumes dans le rap français

La sélection de Clément :

Mc Solaar – « Hasta la vista » : J’ai fais ma rentrée au collège avec ce titre, ça met d’attaque…

James Blake – « Retrograde » : Grosse découverte avec cet artiste ! C’est totalement planant, plein d’envolés…et ce son de synthé !

Rosalía – « Di mi nombre » : Une artiste formidable qui a su mélanger la musique de ses origines, le flamenco et les codes des musiques modernes

Alwa – « Principio sin Fín » : Une rappeuse émergente qui, grâce à son essor, met en lumière la culture bolivienne. Plus particulièrement celle des femmes indigènes, souvent méprisées

Orelsan : « Rêve mieux » : Impossible de ne pas parler d’Orelsan et de son nouvel album. Dans ce morceau le texte est magnifique, le point de vue malin. J’adore cette intro avec ces voix en chœur pardessus lesquels se pose le flow. C’est très intime

Auriane, la bibliothèque de Mérignac participe à la seconde édition du festival 33 TOUR. Comment ressens-tu ce moment particulier où les concerts sont enfin autorisés notamment en bibliothèque ?

Très heureuse que les concerts reprennent évidement.

Quelle importance accordes-tu à la programmation musicale en bibliothèque ? 
Une place essentielle. La programmation musicale fait partie de la médiation.

Comment se passe vos relations avec la scène musicale comme le Krakatoa ? Quel est ton point de vue sur la scène musicale locale ?

Très bien. Notre partenariat dure depuis 14 ans – donc bien avant mon arrivée – et nous permet d’avoir un lien direct avec la scène locale, notamment en programmant les artistes qui passent par la pépinière du Krakatoa. C’est vraiment une chance de travailler – et de vivre ! – sur un territoire avec une scène locale aussi riche, qui rassemble toutes les esthétiques.