Découvrez la scène musicale girondine vue par les bibliothécaires musicaux !

« Talitres, label ambitieux mais raisonnable » : rencontre avec Sean Bouchard à la bibliothèque La Bastide à Bordeaux

Fondé en 2001, Talitres est devenu, au fil des ans, un label indépendant français de référence. Modeste mais ambitieuse, l’écurie bordelaise au catalogue impressionnant (The Apartments, Thousand, Swell, The National…) continue de se développer et de multiplier les projets. Cette réussite repose sur les épaules d’un seul homme : son fondateur, l’exigeant Sean Bouchard (extrait de l’interview de Olivier Daoulas)

A l’occasion de la rencontre avec Sean Bouchard à la bibliothèque La Bastide à Bordeaux le samedi 13 janvier 2024, les bibliothécaires de la bibliothèque La Bastide vous propose une plongée dans l’univers du label Talitres.

La bibliothèque La Bastide c’est la bibliothèque de référence sur la rive droite, dans un quartier en pleine mutation. Elle chouchoute les tout-petits, les collégiens… et les mélomanes. La bibliothèque met à votre disposition livres, DVD, revues, mais aussi un beau fonds de CD musicaux et six postes Internet. Les collégiens du quartier sont accueillis à des tables de travail et guidés dans leurs recherches. Un lieu incontournable de découvertes culturelles et d’échanges.

Liste des titres de la playlist réalisée par la bibliothèque La Bastide (Bordeaux) :

Stranded Horse & Carla Pallone – « Avalanche » (Leonard Cohen cover)

Yann Tambour (Stranded Horse) et Carla Pallone (Mansfield.TYA) qui, en marge de leurs albums respectifs, ont décidé de rendre hommage au Canadien en reprenant « Avalanche », initialement paru en 1971 sur le disque Songs of Love and Hate. Déjà reprise par une autre légende, Nick Cave, « Avalanche » avait également été joliment interprétée dans sa version française par notre Jean-Louis Murat national.

Thousand – « Jeune femme à l’ibis »

Serti par une écriture plus affirmée et une production décomplexée, « Au Paradis », troisième album de Thousand (aka Stéphane Milochevitch), délivre, au plus près de l’intime, un voyage à la fois acide et onirique. Un voyage que chacun mènera au gré de ses envies.

Stéphane Milochevitch – « Flirt à la frontière »

« La Bonne Aventure », premier opus à paraitre sous le patronyme de Stéphane Milochevitch, ne déroge pas à la règle. Nous connaissons ses qualités d’écriture, sa volonté de dépasser les frontières, de retourner de nouvelles cartes, de gommer les cadres et les étiquettes. Nous y sommes ici pleinement.

Feldup – « Shove It »

« En 2020, alors que j’avais à peine la majorité, une personne de plus de 30 ans qui me connaissait depuis deux ans m’a agressé sexuellement à multiples reprises après des années de discussions et de grooming. Un gouffre s’est creusé dans mon estomac et ne s’est jamais refermé. J’ai commencé à m’autodétruire, j’ai perdu l’envie de tout. Quand j’ai commencé à écrire ce disque en 2020, la souffrance était à son comble. Écrire a toujours été nécessaire pour moi, cela me permettait de détourner mes pensées et de donner un sens aux choses affreuses qui m’arrivaient. »

Nadine Khouri – « Song of a Caged Bird »

L’enregistrement du second album de Nadine Khouri « Another Life » (produit par John Parish) est marqué par le contexte de la pandémie de Covid-19 et par les décharges émotionnelles provoquées par les deux puissantes explosions au port de Beyrouth début août 2020 : « La pandémie s’est installée au moment où les répétitions étaient sur le point de débuter, où nous souhaitions un enregistrement rapide de ces nouveaux morceaux. Soudain, le monde était figé, rien ne pouvait plus se dérouler comme prévu », évoque Nadine.

Emily Jane White – « Infernal »

« Immanent Fire », le sixième album de Emily Jane White, dresse un constat alarmant : anéantissement biologique, accélération de l’extinction des espèces, désordres sociaux et économiques majeurs. Un album ancré dans notre époque et qui fera date au sein de la discographie de Emily Jane White.

Maxwell Farrington & Le SuperHomard – « TwoHopefulLovers »

Le SuperHomard c’est Christophe Vaillant. Onirique et enchanteur, salué par la critique, l’Avignonnais posait avec  « Meadow Lane Park » (2019) les jalons d’une nouvelle orientation artistique. Originaire de Brisbane, Maxwell Farrington réside à St-Brieuc, il a notamment participé à la formation du groupe Dewaere.

Raoul Vignal – « To Bid the Dog Goodbye »

« Years in Marble » est la troisième album de Raoul Vignal. Avec pour seuls comparses Lucien Chatin (batterie) et Matteo Fabbri (ingénieur du son), il tisse des compositions envoutantes aux teintes claires et aux tempos plus enlevés. Plus hypnotique que jamais, la musique de Raoul Vignal est tout à la fois hors du temps et profondément actuelle, suspendue et profondément en nous.

Will Samson – « Holy Hollow »

’Welcome Oxygen’ est le quatrième album du désormais bruxellois Will Samson. Il y remise pour un temps ses arrangements électroniques et paysages ambient, pour offrir des compositions patinées essentiellement à la guitare, chant, et violon enregistré sur bande. Ce nouveau long format constitue sans nul doute l’œuvre la plus directe du jeune musicien anglais.

Flotation Toy Warning – « Controlling The Sea »

Une œuvre malicieuse et envoûtante, pensée, écrite, triturée, retravaillée, entre Londres et le Pays de Galles, où réside désormais une partie du groupe. La musique de Flotation Toy Warning est un univers de boucles et méandres imaginaires. Et la promesse d’un voyage.

Rubik – « Wasteland »

Kaléidoscope de découvertes musicales, équation jubilatoire de leurs diverses influences, l’entêtant « Dada Bandits » second album des finlandais de Rubik ouvre tour à tour différentes fenêtres : exubérant puis intimiste, mélodique puis bruitiste, arty puis lyrique. Soutenus par une grande variété d’instruments (guitares, basse, synthétiseurs planants, tambours, cuivres, chœurs hypnotiques) et par des arrangements à tiroirs, 11 titres, ou autant d’univers, nerveux et fragiles à la fois.

That Summer – « The Hues Of You »

C’est en groupe qu’a été composé « Near Miss », sixième disque de That Summer. En groupe et à la campagne, avant d’être enregistré à Berlin, en deux semaines, à l’été 2008, dans le studio de Bernd Jestram. Et cela s’entend, d’abord dans l’homogénéité et la dynamique d’un son qui ont notamment permis à David Sanson, sur la première partie du disque, de laisser enfin libre cours à son goût des morceaux rapides.

Maison Neuve – « Under Skies Of Fire »

« Joan » est le premier disque de Maison Neuve à bénéficier d’une distribution conséquente après quelques objets artisanaux édités par la microstructure Sauvage Records. Il permet de mesurer la force expressive des chansons du groupe. La largeur du panel des émotions humaines parcouru n’a d’égal que la sobriété des moyens musicaux mis en œuvre pour les transcrire, et c’est sans doute ce contraste qui constitue l’aspect le plus fascinant du disque.

I Like Trains – « A Father’s Son »

« He Who Saw The Deep » est le second album de I Like Trains. Le froid sec de Leeds comme terre d’accueil mais la richesse des profondeurs pour unique terrain de jeu. Tendu mais serein, intérieur dans sa conquérance, crépusculaire parfois, mais toujours majestueux. Saisissant de beauté.

The Walkmen – « On The Water »

Succédant au ravageur « A Hundred Miles Off » (Talitres, 2006), ce 4e album des Walkmen« You & Me » a été écrit sur une période de deux ans entre un New York et Philadelphie. Enregistré en deux temps, dans le Missisipi avec John Agnello (Dinosaur Jr, Sonic Youth) puis à New York avec Chris Zane c’est un album intense et intimiste, romantique et diablement attachant qui met en lumière les qualités de songwriting des 5 musiciens.

Pour en savoir plus :

article « Talitres, l’école de la découverte » (article journal Libération) (2012)

podcast : « Talitres, sauts de puce et éthique sonore » (France Culture – 2016)